Vous avez peut-être déjà entendu parler du fameux melon de Montréal qui a contribué à la réputation de la métropole à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle. Sinon, je vous encourage à aller lire mon texte sur l’histoire de ce melon!
Grâce au travail de recherche de plusieurs personnes, il est maintenant possible de cultiver cette variété ancestrale du Québec. Je vous partage ici tous les conseils pratiques pour bien réussir la culture du melon de Montréal!
Où planter le melon de Montréal?
La première étape est de déterminer l’espace dont on dispose, pour savoir combien de semis démarrer. Le melon adore les endroits bien ensoleillés. On suggère de faire des buttes d’un mètre de largeur, puis de planter les melons à chaque 30 cm ou 40 cm.
On peut aussi le cultiver en pot. On conseille un plant par pot d’au moins 40 cm de diamètre.
Quand démarrer les semis de melon?
Maintenant qu’on a déterminé l’espace qu’on veut leur allouer, on peut démarrer le bon nombre de semis. N’hésitez pas à en partir un peu plus, au cas où! Si vous en avez trop, vous pouvez les donner à des amis ou à la famille. Ça fait un beau cadeau!
On conseille de partir les semis 3 semaines avant la dernière date de gel prévue dans notre région. Selon l’endroit où on vit, cette date peut fluctuer légèrement. Par exemple, dans la région de Montréal, on conseille de démarrer les semis de melon environ à la première semaine de mai.
Comment faire les semis de melon de Montréal?
Les racines des melons sont fragiles. Pour cette raison, on conseille de démarrer les semis dans des pots de 10 cm de diamètre, afin de leur laisser plus d’espace. Utilisez un terreau tout usage ou pour jardinage en pot qu’on trouve en pépinière. Plantez les graines à 1,5 cm de profondeur.
Les melons ont besoin de chaleur pour germer. La température idéale est de 30°C. Utilisez un tapis chauffant si vous en avez un. Sinon, on peut les installer près d’une fenêtre ensoleillée ou d’un calorifère.
Il est important de placer les semis près d’une source de lumière pour éviter qu’ils ne s’étiolent et deviennent faibles.
La terre doit rester humide en tout temps jusqu’à la germination. Vous pouvez même mettre un dôme par-dessus les pots pour conserver l’humidité. Vous pouvez aussi utiliser une pellicule pastique de type Saran Wrap que vous mettez directement sur le dessus du pot pour créer une petite serre.
S’occuper des semis de melons
Les deux premières feuilles qui poussent s’appellent les cotylédons. Celles-ci n’ont pas la forme des feuilles de melon. Lorsque les feuilles suivantes apparaissent, qu’on appelle les « vraies feuilles », c’est le temps de retirer le dôme ou la pellicule de plastique, graduellement, sur 2 à 3 jours, pour acclimater les plants.
À cette étape, on laisse le terreau s’assécher entre chaque arrosage. On peut ajouter de l’engrais d’algues liquide à l’eau d’arrosage, selon les recommandations du fabricant, pour donner un petit boost aux plantes.
Transplanter les melons en terre
Quand la température extérieure ne descend plus en bas de 8°C, c’est le temps de transplanter nos bébés! Il vaut mieux les acclimater tranquillement pendant quelques jours. Sortez-les pendant le jour et rentrez-les la nuit. Les deux premiers jours, placez-les relativement à l’ombre. Les deux suivants, ils peuvent être au soleil. Puis, vous pouvez les transplanter à leur emplacement final.
Pour obtenir des gros melons, on conseille d’avoir une terre bien riche. Ajoutez au moins deux ou trois pelletées de compost, ainsi qu’environ une tasse d’engrais à base de fumier de poule par plant.
Attention de toucher le moins possible aux racines au moment de la transplantation, car celles-ci sont très fragiles.
S’occuper des melons de Montréal
Maintenant que cette étape est passée, le plus gros est fait! Il ne reste qu’à s’occuper des plants comme on s’occupe des autres plantes du potager. On arrose quand c’est sec et on retire les mauvaises herbes.
Une fois dans l’été, on peut ajouter une tasse d’engrais si on sent qu’ils en ont besoin.
Quand les melons sont de la taille d’une noix de coco, vous pouvez les installer sur des pierres plates, des briques ou des morceaux de bois pour limiter le contact avec le sol. Ça permet de réduire les risques de pourriture et les insectes qui pourraient creuser à travers l’écorce.
Quand faut-il récolter les melons?
De manière générale, on récolte les melons vers la fin du mois d’août. Cependant, le moment de la récolte dépend de la température pendant la saison, du moment où on a planté les melons et aussi de la région où on vit. Il faudra donc rester vigilant aux signes pour savoir quand ils sont prêts.
Pour savoir si le melon est mûr, ce dernier devrait dégager une bonne odeur. Le pédoncule commence aussi à se détacher et on peut le retirer facilement en tirant dessus. (Le pédoncule, c’est la partie où la tige est attachée au melon.)
À quel résultat puis-je m’attendre?
Le melon de Montréal reste une culture qu’on connaît peu, parce que les gens qui le cultivaient sont décédés sans passer leurs connaissances aux générations suivantes. En plus, toutes les semences proviennent d’un seul melon produit à partir de semences retrouvées aux États-Unis en 1996.
Ainsi, on estime que, présentement, environ 15% des melons produits sont excellents et 40% de plus sont bons. Il y a encore un travail de sélection qui est effectué pour continuellement améliorer la variété et je vous encourage fortement à contribuer à ce travail pour préserver cette partie de l’histoire alimentaire du Québec!
Pour en savoir plus sur le melon de Montréal
Photos : Bernard Lavallée, Katya Konioukhova
Références
Lavallée, B. (2024) Le petit guide illustré du melon de Montréal : son histoire et sa culture. Le nutritionniste urbain